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Audit interne : vue d’ensemble

La fonction d’audit interne, qui est un outil de pilotage du système de contrôle interne donne l’assurance raisonnable que les opérations menées, les décisions prises sont << sous contrôle >> et qu’elles contribuent donc à la réalisation des objectifs de l’entreprise en prenant appui sur les procédures, les lois et les règles de la profession. Et de proposer les recommandations pour une meilleure amélioration de l’activité.

l’objet cet article est de présenter les définitions, motifs, l’organisation, l’évolution, les principes et les objectifs d’audit interne.

Définitions de l’audit interne

Dans notre tentation de cerner la notion d’audit interne, nous présenterons quatre définitions.

L’IIA a proposé en 1989 la définition suivante : « l’audit interne est une fonction indépendante d’appréciation exercée dans une organisation par une de ses départements pour examiner et évaluer les activités de cette organisation, l’objectif de l’audit interne est d’aider les membres de l’organisation à exercer efficacement leur responsabilité. A cet effet, l’audit interne leur fournit des analyses, appréciations, recommandations, conseils, et informations sur les activités examinées ».

Additivement à l’argumentation de Candau « l’audit est le contrôle des contrôles, ce qui signifie qu’il devrait mesurer et évalue l’efficacité du système de contrôle interne dans les entreprises« .

Mais la définition la plus récente qui est cohérente avec le rôle actuellement de l’audit interne est la définition qui a été donnée par L’IIA en 1999. En effet, L’IIA, dont l’une des missions est d’élaborer les normes internationales de l’audit (ISA) , définit l’audit interne comme « une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise et en faisant des propositions pour renforcer son efficacité« .

Cette définition présentée par L’ IIA montre le rôle différent de l’audit interne dans le cadre d’une gouvernance d’entreprise efficace. En effet, l’audit interne fournit des prestations de service en matière d’assurance et de conseil indépendantes et objectifs, dont le seul but est de contribuer à crée de la valeur.

Contrairement à la définition précédente (classique), ou l’audit interne a été basé sur la conformité c’est-à-dire conformé ce que s’est faire par rapport aux procédures, cette nouvelle définition insiste sur les éléments suivants : l’indépendance et le conseil

Selon Jacques Renard « l’audit interne, c’est comme l’odeur du gaz c’est rarement agréable mais cela peut parfois éviter l’explosion »

En résumé, cette nouvelle définition nous a importé un nouveaux rôle de l’auditeur interne « l’évaluation et les recommandations », contrairement à son rôle classique qui a été «examiner et conformer ». Donc, le rôle de l’audit interne est de fournir au management et au conseil d’administration un avis objectif et indépendant sur la pertinence et l’efficacité du système de contrôle interne de l’entreprise ainsi de faire des recommandations pour améliorer le contrôle interne et apporter des conseils sur le contrôle interne.

Selon ALBERTO SILLERO « On peut définir l’audit comme étant une démarche d’analyse et de contrôle, s’applique
désormais à l’ensemble des fonctions de l’entreprise. Ainsi, Ya-t-il des audits de production, de force de vente, de qualité, des ressources humaines et des états comptables et financiers d’une société.

Selon IFACI

« L’audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose une entreprise pour contrôler et gérer une entreprise ».

Les motifs de création de la fonction d’audit interne

Il y‘a plusieurs courant théorique qui explique les raisons de la création de la fonction d’audit interne, parmi lesquels on cite : la théorie des couts de transaction, la théorie de l’agence et de gouvernance de l’entreprise.

  • La théorie des couts de transaction

Lorsque l’on cherche à utiliser la théorie des couts de transaction, il ne faut jamais oublier deux choses: la premier est ce que son objet concerne les transactions c’est donc l’unité d’analyse a laquelle il faut toujours se référer en dernier instance, la deuxième es que l’on recherche le mode de gouvernance qui permet de minimiser les couts de transaction pour une tache donnée.

Les modes de gouvernance sont : le marché, le contrat ou forme hybride et le bureau privé ou public chargé d’une tache de réglementation.

Dans le cadre de notre recherche, on va se concentrer sur le marché puisqu’il est un espace sur lequel les entreprises s’affrontent pour obtenir des clients ou des ressources.

Pour les théoriciens des coûts de transaction, l’entreprise contrairement au marché, apparaît comme le mode d’organisation qui permet de réaliser des économies sur les coûts de transaction. En effet, « ce qui distingue les entreprises des marchés, c’est la capacité qu’ont les entreprises à internaliser certaines transactions et à les réaliser à un coût moindre que si elles avaient dû se dérouler sur les marchés »

A cet effet, les dirigeants des grandes sociétés et des PME, PMI ont décidé de créer un service d’audit interne au sein de l’entreprise afin d’internaliser l’essentiel de travaux d’audit légal ; il s’agissait là de réduire les honoraires de l’auditeur légal jugés élevés dans le cadre de la réduction des coûts de transaction.

  • La théorie de l’agence et de la gouvernance de l’entreprise

On attribue la paternité de la théorie de l’agence à Jensen et Meckling (1976). Dans leur article fondateur, ces deux auteurs définissent l’entreprise comme un nœud de contrat entre les dirigeants et ses parties prenantes mais ils centrent leur analyse sur les relations actionnaires dirigeants.

L’agence, sujet de la théorie portant cette appellation, consiste à déléguer la gestion des propres biens et intérêts des propriétaires de l’entreprise ou d’une personne à une tierce personne et de s’assurer que cette dernière agit bien dans l’intérêt des propriétaires.

En l’occurrence, les actionnaires apportent les capitaux et octroient aux dirigeants un mandat pour qu’ils gèrent au mieux l’entreprise (c’est à dire qu’ils essaient de maximiser la performance de l’entreprise).

La personne qui délègue à une autre le droit de décider à sa place est appelée le principal ou le mandant et celui qui agira au nom du principal est dénommé l’agent ou le mandataire.

Dans cette perspective, la relation contractuelle lie le propriétaire dénommé principal au dirigeant de l’entreprise appelé agent.

Cette séparation propriété/gestion-décision peut générer deux problèmes en raison de:

 Les divergences d’intérêt :

Le dirigeant cherche son avantage personnel surtout lorsqu’il est géographiquement éloigné des actionnaires, cette position peut offrir aux dirigeants l’opportunité de commettre des malversations au détriment de l’intérêt des actionnaires. Cette divergence d’intérêts peut amener des conflits qui représentent des couts pour l’entreprise ;

Les difficultés pour les actionnaires (principaux) de contrôler les contrôleurs (les dirigeants) :

Dans ce cas-là, l’audit interne se révèle comme le meilleur mécanisme de contrôle et de surveillance du comportement de l’agent en faveur des propriétaires.

Depuis quelques années, la théorie de l’agence a mis l’accent sur l’importance de la fonction d’audit interne en tant qu’un mécanisme de gouvernance de l’entreprise qui cherche à régler les conflits d’intérêts entre le principal et l’agent dus au déséquilibre informationnel (asymétrie d’information.)

L’organisation de l’audit interne

Comme mentionné précédemment, l’audit interne a été organisé grâce à l’IIA qui a été fondu aux Etats-Unis en 1942, l’IIA connu comme une association professionnelle internationale de 122000 membres, il a une activité importante en matière de formation professionnelle et de recherche. Publie ouvrage et revue organise même des conférences et colloques.

D’autres regroupements ont été apparus dont le but de développer la fonction d’audit interne, l’exemple de la « Confédération Européenne des Instituts d’audit interne » (ECIAA), « L’union Francophone de L’audit interne » (UFAI).

Aujourd’hui les principales activités de L’ AACIA sont : formation, séminaires, conférences, rencontres débat et publication.

Evolution de l’audit interne

Le temps est révolu où le déclenchement d’un audit interne était reçu par les audités comme un signe de suspicion à leur égard. Aujourd’hui, le regard de l’audit interne, regard particulier mais professionnel, est apprécié comme un examen salutaire, l’équivalent de la maintenance préventive sur les outils industriels ou de l’assistance dans le diagnostic d’une défaillance repérée.

Profession créatrice de valeur ajoutée l’audit est un partenaire de la direction générale et du management notamment vis-à-vis de la maitrise des opérations de l’organisation et la gestion des risques.

L’audit interne apporte sa contribution à l’ensemble des activités, fonctions ou processus de l’organisation. Il intervient historiquement dans tous les domaines financiers : comptabilité générale, comptabilité analytique et information de gestion, trésorerie, aide aux acquisitions et cession…etc

Celui-ci intervient de nos jours dans tous les domaines de l’organisation. Toute entité, activité, fonction et processus sont concernés par les investigations de l’audit interne

Les principes de l’audit interne

Le dispositif de contrôle interne mis en place par une entreprise lui permet de s’assurer que l’organisation dans son ensemble respecte ses objectifs tout en maîtrisant les différents risques liés à son activité. Au sein d’une entreprise, l’organe de contrôle (le service d’audit interne ou commission d’audit selon la terminologie en vigueur) :

  • S’assure que les risques de l’entreprise sont bien identifiés et maîtrisés ;
  • Est détenteur d’un pouvoir d’alerte, dans le cas contraire (à travers des rapports d’audit contenant les constats et recommandations d’amélioration).

Pour réaliser leurs missions, les auditeurs internes doivent disposer d’une marge de manœuvre entière leur permettant de s’exprimer sur tout sujet dès lors qu’il a un impact négatif sur le fonctionnement, voire la survie de l’entreprise au regard des objectifs qu’elle s’est fixés.

Ceci nous conduit à présenter quelques principes fondamentaux :

  • Le principe de la déontologie
  • Le principe de la présentation impartiale
  • Le principe de la conscience professionnelle
  • Le principe de l’approche fondée sur la preuve

Les objectifs de l’audit interne

Selon Mikol, l’audit interne peut avoir quatre objectifs :

  • Certifier que les comptes annuels ou consolidés donnent une image fidèle.
  • Etudier tout en partie des comptes annuels ou consolidés.
  • Porter un jugement sur la qualité de gestion.
  • Améliorer les performances, de l’entité auditée.

D’autres objectifs qui sont considérés aujourd’hui comme un défi pour les auditeurs interne est, la création de la valeur ajoutée. Cette dernière, est aujourd’hui un objectif principal de l’audit interne. La définition même de l’audit interne précise que l’auditeur interne « contribue à créer de la valeur ajoutée ».

Cette exigence traduit dans les recommandations de l’auditeur. En effet selon Jacques Renard, l’audit interne ne doit pas uniquement effacer les erreurs ou vérifier les procédures comptables, mais, il est là pour faire des recommandations pour améliorer la performance de l’entreprise.

Pour réaliser cet objectif, l’audit interne doit avoir les ressources nécessaires et d’un personnel compétant3. A ce titre, une étude menée par Price waterhouse Coopers (PWC) aux Etats-Unis en 2006 auprès de directeurs d’audit interne intitulée « Continuous auditing gains momentum » montre cinq nouvelles tendances, parmi elles : Les ressources nécessaires aux départements d’audit interne sont croissantes mais les talents se font rares.

le rattachement de la fonction d’audit interne

Le rattachement de la fonction d’audit interne au plus haut niveau hiérarchique de l’entreprise est la règle générale pour assurer, d’une part, son indépendance et son autonomie à l’égard de la fonction auditée, et d’autre part, d’avoir une liberté de son opinion.

E. BARBIER affirme que « Le rattachement de la fonction d’audit interne peut paraître un facteur déterminant pour le succès de sa mission. Il est logique et souhaitable d’apporter à l’audit tout le poids que peut lui conférer un rattachement au niveau hiérarchique le plus élevé : président ou directeur général.

Cela contribue à assurer son indépendance vis-à-vis des autres directions en même temps que son interdépendance avec elles, cela confirmera son caractère pluridisciplinaire et cela donnera du poids à ses recommandations.

Par ailleurs, l’indépendance de l’audit interne est prévue par la norme d’audit n°1110 qui stipule que le responsable de l’audit interne doit relever d’un niveau hiérarchique permettant aux auditeurs internes d’exercer leurs responsabilités.

Selon la norme n°1110. A11: l’audit interne ne doit subir aucune ingérence lors de la définition de son champ d’interventions, de la réalisation du travail et de la communication des résultats.

La fonction d’audit interne saurait être conforme à cette norme que si elle est rattachée à la direction générale ou une direction opérationnelle ou bien le conseil d’administration ou le comité d’audit.

Le rattachement de la fonction d’audit interne à la direction générale

Ce type de rattachement permet d’avoir une proximité relationnelle entre la fonction d’audit interne et la direction générale, ce qui va faciliter la tâche principale de l’audit interne d’apporter une assistance au management, dialogué avec la direction générale et tous les échelons hiérarchiques.

De plus, il a été constaté que les attentes de la haute direction ont une influence significative sur l’audit interne et que l’audit interne, en général, est en mesure de répondre à la plupart de ses attentes.

L’inconvénient de ce rattachement réside dans le fait qu’il peut y avoir une collusion entre l’audit interne et la direction générale au détriment de l’intérêt des actionnaires.

le rattachement de la fonction d’audit interne à une direction opérationnelle

Ce type de rattachement est le moins intéressant par rapport aux deux rattachements précédents, il s’agit de placer le service d’audit interne sous l’autorité d’une direction opérationnelle généralement la direction administrative et financière. Il est à noter que la ligne hiérarchique fonctionnelle pour l’audit interne est la source ultime de son indépendance et son autorité.

Il est important de noter également qu’un tel rattachement menace l’indépendance et l’objectivité de l’audit interne même si la charte spécifie que l’audit interne intervient dans tous les domaines. Par contre, ce rattachement présent un avantage d’un meilleur suivi technique de la direction opérationnelle à laquelle est rattaché l’audit interne.

le rattachement de la fonction d’audit internet au conseil d’administration ou au comité d’audit

Le service ou la direction de l’audit interne peut être hiérarchiquement rattaché au conseil d’administration ou au comité d’audit. Ce comité est relié au conseil dont il a une mission de coordination et contrôle au-dessus de la structure de l’audit interne constitué en son sein.

Ce type de rattachement permet de réduire l’asymétrie d’information pouvant exister ente l’agent (dirigeant) et le principal (l’actionnaire) tout en assurant le conseil d’administration que les informations émanant de la direction générale sont fiables.

En outre, dans certains cas, l’auditeur interne se sent inhibé d’être franc sur les faiblesses significatives de la direction générale1, cela souligne l’importance de ce rattachement du fait qu’il ouvre des lignes de communication directes entre les auditeurs internes et le conseil d’administration ou le comité d’audit afin d’aborder avec liberté les risques significatifs pouvant entraver l’atteinte des objectifs.

En effet, ce rattachement est le meilleur moyen pour garantir l’indépendance de la fonction d’audit interne par rapport au management de l’organisation.

Remarque : Le rattachement au conseil d’administration ou au comité d’audit n’exclut pas que l’audit interne dialogue avec la direction générale et les échelons hiérarchiques.

Conclusion

En résumé, l’audit interne joue un rôle crucial dans l’amélioration de la gouvernance d’entreprise, la gestion des risques et l’efficacité opérationnelle. Il contribue à renforcer la confiance des parties prenantes dans l’organisation en assurant la transparence, la conformité et la gestion appropriée des ressources et des risques.

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