Est-ce que l’économie est-une richesse ?

L’objet de l’économie est lié à un environnement économique, il est, donc, de caractère évolutif, de la science des richesses, à la science de l’échange et à la science de la rareté.

L’économie est une science de la richesse

Citons quelques définitions qui se basent sur la notion de richesse :

D’abord l’économiste classique J.B Say dans son ouvrage « traité d’économie politique » : a donné la définition suivante : L’économie politique enseigne comment se forment et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés.

Ensuite J. Garnier présente la définition suivante : L’économie politique est la science de la richesse c’est-à-dire la science qui a pour but de déterminer comment la richesse est et doit être le plus rationnellement produite, échangée, répartie, employée dans l’intérêt des individus comme dans celui de la société tout entière.

D’autres définitions similaires, celles de Robert Turgot en 1766 dans son ouvrage « Essai sur la formation et la distribution des richesses » et d’Adam Smith considéré comme père fondateur de l’économie politique, qui dix ans plus tard, a publié son ouvrage pionnier « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations ». Le titre de cet ouvrage est en elle-même une définition de l’économie qui a été adoptée par la plupart des auteurs à l’époque.

En suivant ces définitions, l’enrichissement est le but fondamental de l’individu et de la société. La science économique est définie alors comme la science de la richesse, de la même façon qu’il y a une science de la lumière et des planètes.

Néanmoins, dans la définition de la richesse, ces auteurs n’ont retenu que l’aspect matériel en négligeant les services ; Smith considérait que le travail consacré à la production de ces services est improductif.

Cette conception, retenue également par Marx notamment dans certaines interprétations de la notion de travail improductif, a conduit le système de comptabilité soviétique à ne retenir que la seule production de bien matérielle comme création de richesse dans le cadre d’une comptabilité du produit matériel net.

Cette conception ne pouvait être retenue car elle excluait du champ de l’analyse et de l’observation une grande partie de l’activité ; les sociétés contemporaines développées appelées parfois des sociétés postindustrielles sont largement des sociétés de services. En effet avec l’activité des banques, des institutions financières, du tourisme, du commerce, la richesse s’étend à l’immatériel.

Or trop étendre la notion de richesse risque de la rendre trop vague, d’où la démarche qui permet de recentrer la richesse autour d’une conception simple : est richesse tout ce qui satisfait un besoin, tout ce qui a une utilité. La question qui se pose est comment mesurer cette utilité ou encore comment saisir la valeur d’un bien ?

Recentrer la richesse autour de la notion de besoin revient à considérer l’économie comme la science de l’échange marchand puisque la notion de l’utilité est subjective et ne peut être mesurée qu’à travers l’échange moyennant un prix.

L’économie est une Science de l’échange marchand

Un bien ou un service n’a pas de valeur en soi, il n’a de valeur que s’il satisfait un besoin, que s’il a une utilité. Or le problème qui se pose est comment vérifier cette utilité et donc comment mesurer la valeur de ces biens ?

C’est à travers l’échange que la valeur d’un bien ou d’un service se manifeste ; cet échange s’opère à travers les marchés. Par conséquent les marchés sont au cœur de la science économique dans la mesure où ils permettent de vérifier l’utilité des biens et de mesurer donc leurs valeurs.

Ces marchés fixent le niveau général des prix, l’économie devient alors une science des prix puisque ce dernier n’est que le résultat de l’échange ; est économique tout (et seulement) ce qui peut se traduire par un prix. Cette conception de l’économie a présenté un intérêt pour plusieurs auteurs qui ont orienté leurs préoccupations théoriques sur l’étude de la formation des prix.

Les principales limites de cette approche sont:

Selon cette conception, l’économie ne s’intéresse aux activités humaines que dans la mesure où elles s’échangent sur un marché puisqu’elles expriment un besoin. Or l’activité religieuse, par exemple, bien qu’elle exprime un besoin et occupe une portion non négligeable du temps, n’engendre pas un prix ;

Les économies primitives sont des économies sans échange ; Avec l’intervention des Etats dans l’économie, apparaît une production non marchande, les biens publics, qui bénéficient à toute la collectivité. Ce sont essentiellement les services de santé, d’éducation et d’infrastructure. Ces derniers sont à l’origine de l’apparition de toute une branche de l’économie : l’économie Publique.

Une troisième conception permet de tenir compte des insuffisances citées ci-dessus, définit l’économie comme la science des choix efficaces. En effet, les biens publics et les activités religieuses sont des choix délibérés de la part des individus et des pouvoirs publics ; l’économie est donc une science des choix efficaces.

L’économie est une science de la rareté et des choix efficaces

Lionel Robbins, dans son ouvrage paru en 1947, « Essai sur la nature et la signification de la science économique », a défini l’économie comme la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif.

Cette définition part de l’idée que la rareté des ressources oblige à faire des choix. La rareté est une situation de non abondance des ressources tel que pour satisfaire les besoins, il faut dépenser un effort en travail ou consentir des sacrifices.

Selon P. Samuelson la rareté est une loi qui s’impose à tous et ce n’est qu’au Paradis qu’on pourrait accéder à tous les biens qui permettent de satisfaire tous nos besoins.

Puisque les moyens sont rares, il y a lieu de les utiliser de façon efficace. Les agents économiques ont des besoins illimités alors que leurs ressources sont limitées, se pose alors le problème de choix.

C’est le cas au niveau micro-économique (producteur, consommateur) et au niveau macro-économique (Etat) où ces agents économiques sont confrontés à un choix de maximisation de la fonction objective sous les contraintes usuelles.

Le consommateur, face à un budget limité et compte tenu des prix des biens, cherche à affecter ses dépenses de telle sorte que sa satisfaction soit maximale. Le producteur, face à ses ressources limitées et le prix des facteurs de production, choisira la technique qui rendra sa production maximale.

Ainsi le père de famille, qui a un salaire mensuel limité, doit choisir, par exemple, entre l’alimentation et les vêtements. Si la famille préfère bien manger ça serait au dépend de l’habillement.

Selon cette approche, la tache de l’économiste étant la recherche de ce que coûte la disposition d’une unité supplémentaire d’un bien, pour un consommateur, d’un facteur de production, pour un producteur ou d’une dépense gouvernementale pour l’Etat compte tenu des ressources disponibles et des prix des biens et des facteurs.

C’est l’analyse à la marge qui permet de mesurer le coût d’opportunité d’une unité supplémentaire. Ainsi, si l’on revient à notre exemple, le coût d’opportunité d’une unité supplémentaire d’aliment pour le chef de famille, c’est tant de vêtement en moins.

En suivant cette démarche, chaque agent adopte un comportement calculateur, il compare ce qu’il gagne à ce qu’il perd pour chacune de ces activités.

D’autres approches de synthèse ont pris en considération les différentes conceptions de l’économie citées ici.

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