Les 4 risques liés au commerce international

Les risques inhérents au commerce international sont de différentes natures. Ils peuvent provenir soit des opérateurs eux-mêmes (risque commercial, risque de fabrication) soit des pays auxquels ils appartiennent (risque politique, risque de non-transfert, risque pays…) soit enfin des fluctuations des cours des monnaies entre elles (risque de change).

L’importateur doit commencer par identifier les risques auxquels il s’expose. Il doit les localiser, les apprécier et trouver l’instrument de protection adéquat pour s’en prémunir.

Définitions des concepts

Définition du risque

Un risque est un événement dont l’occurrence est incertaine et dont la réalisation affecte les objectifs de l’entreprise qui le subit.

Certains risques peuvent avoir des effets positifs. Ce sont ceux que l’entreprise recherche. D’autres risques ont certainement des effets négatifs. Ce sont ceux que l’entreprise craint.

Définition du commerce international

Le commerce international est l’échange de biens, de services entre pays. Ce type de commerce existe depuis des siècles (cf. route de la soie), mais il connaît un nouvel essor du fait de la mondialisation économique. (Wikipédia)

Les risques liés au commerce international

Le risque de fabrication

Le risque provient de l’incapacité technique du vendeur de s’acquitter convenablement de ses obligations contractuelles. Selon le degré de déficiences des qualifications professionnelles du vendeur, les conséquences peuvent être plus ou moins graves pour l’acheteur.

En cas d’interruption du cycle de fabrication, le contrat commercial risque d’être annulé, ce qui est de nature à perturber les prévisions de l’importateur qui doit prendre ses dispositions pour trouver une autre source d’approvisionnement.

Au cas où l’acheteur aura déjà versé un acompte à ce fournisseur « défaillant », il doit non seulement s’efforcer de « rentrer dans ses fonds » mais il doit supporter un trou de trésorerie jusqu’à la récupération de l’acompte préalablement versé.

Pour se prémunir contre le risque de fabrication, l’acheteur peut recourir aux cautions bancaires ou à la garantie à première demande (garantie de bonne fin ou de bonne exécution, retenue de garantie et garantie de restitution d’acompte).

Le risque commercial

Ce risque provient de l’insolvabilité de l’acheteur ou même du vendeur au cas où un acompte devrait être restitué. Il résulte soit de la détérioration financière (faillite) de l’une des deux parties ou soit tout simplement de sa mauvaise foi et de son refus d’honorer son engagement (moralité).

Pour se couvrir contre ce risque, l’exportateur peut recourir aux différentes techniques de paiement que nous développerons ultérieurement. Il peut souscrire une assurance à l’exportation auprès de la Société marocaine d’assurance à l’exportation (SMAEX).

Parmi les risques couverts par cette société, il y a l’assurance-crédit qui englobe le risque commercial sur un acheteur privé et dont la somme garantie ne peut dépasser 90 % de la créance.

A l’importation, le contrat commercial peut prévoir le versement d’acompte à la commande. Ainsi l’importateur est-il amené à verser au fournisseur une somme d’argent qui peut parfois atteindre jusqu’à 20 % de la valeur de la marchandise (et peut aller jusqu’à 40% pour les biens d’équipement et d’investissement), et ce avant de recevoir aucune contrepartie.

Entre temps, la situation financière du vendeur risque de se détériorer. Il peut tomber en faillite et ne pas être en mesure de satisfaire ses obligations contractuelles. Il peut s’avérer insolvable et ne pas pouvoir rembourser l’acompte dont il a bénéficié.

Pour se protéger contre ce risque, l’acheteur peut conditionner le versement d’acompte à la délivrance d’une garantie de restitution d’acompte lui permettant de récupérer ses fonds en cas de problèmes.

Le risque politique

Il s’agit là d’un risque lié aux pays des deux parties et qui résulte soit :

  • d’une décision arbitraire et unilatérale d’un gouvernement de suspendre tout transfert à destination d’un pays tiers pour diverses raisons : rupture des relations diplomatiques, guerre, révolution, émeutes, catastrophe naturelle, etc… ;
  • soit aussi, d’une crise d’endettement surtout des pays du tiers monde ;
  • ou de la détérioration des réserves de change du pays débiteur compromettant ainsi sa capacité de transfert, d’où le risque de « non transfert ».

Pour éliminer le risque politique, les opérateurs du commerce international disposent des techniques suivantes :

  • les techniques de paiement à l’international ;
  • la souscription d’une assurance crédit à l’exportation ;
  • l’obtention d’une garantie de restitution d’acompte par une banque locale.

Le risque de change

Le risque de change est inhérent à toute transaction internationale, du moins pour la partie qui ne traite pas dans sa propre monnaie. Si elle doit payer ou recevoir des fonds libellés en monnaie étrangères, elle va se trouver soumise à un risque de change – à la hausse ou à la baisse – lorsqu’il lui faudra procéder à leur conversion en monnaie locale.

Les entreprises importatrices ou exportatrices doivent de plus en plus faire face à une forte volatilité des parités de change qui peut altérer sensiblement leurs marges d’exploitation. D’où la nécessité pour elles de gérer le risque de change de manière optimale et de connaître les différentes techniques de couverture.

Parmi les instruments de couverture proposés par les banques marocaines sont :

  • le change au comptant ;
  • le change à terme ;
  • l’option de change.

a. Le change au comptant

Une opération de change au comptant consiste à échanger immédiatement des devises contre euro à un cours déterminé en fonction des conditions du marché.

b. Le change à terme

L’opération de change à terme permet de fixer dès aujourd’hui un cours d’achat ou de vente de devises pour une échéance future, afin de neutraliser le risque de change.

Cette solution permet à l’importateur (ou à l’exportateur) de se prémunir efficacement contre le risque de change en figeant son niveau d’achat (ou de cession) des devises à échéance.

Sa construction suppose le montage de trois opérations simultanées : une opération de change au comptant et deux opérations de prêts – emprunts. Les paramètres qui entrent en jeu pour le calcul du cours à terme sont : le cours au comptant le jour de la négociation, la durée de la couverture et le différentiel d’intérêt entre les deux devises sur la période à couvrir.

Cours à terme (CAT) = Cours spot ± Report/Déport

Une monnaie est dite en report (déport) par rapport à une autre monnaie lorsque son taux d’intérêt est plus faible (fort).

Report/Déport = [(Cours comptantdev x (tauxMAD – tauxdev) x nombrejours] /360

Si le change à terme présente l’avantage d’être un produit facile, accessible à toutes les entreprises et diponible sur plusieurs devises, il demeure, toutefois, un instrument rigide dans le sens où il ne permet pas de profiter d’éventuelles évolutions favorables de la devise. L’opérateur subit ainsi une perte d’opportunité.

c. L’option de change

L’option de change est un instrument de couverture du risque de change qui permet aux opérateurs de se garantir un cours de change en cas d’évolution défavorable, tout en ayant la possibilité de profiter de manière illimitée de l’évolution favorable du marché pour effectuer leur opération à des conditions plus avantageuses.

Elle donne à son acheteur le droit (et non l’obligation) d’acheter ou de vendre un montant de devises à un cours déterminé à l’avance, en contrepartie du paiement d’une prime. La prime correspond au coût d’une assurance contre une évolution défavorable des cours de change pendant la durée de vie de l’option.

Toute évolution favorable de la devise durant la durée de vie de l’option peut être captée en abandonnant l’option, soit :

  • à échéance, en achetant (cédant) les devises au cours comptant plus avantageux ;
  • avant échéance, en initiant une couverture de change à terme calculée sur la base de ce cours au comptant plus intéressant ou en initiant une deuxième option à un nouveau cours de change.

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