Qu’est-ce que l’économie ?

Maitriser les définitions de l’économie et porter un éclairage sur les concepts de base de l’économie et sont les objectifs de cet article.

L’économie, c’est quoi ?

Du grec ancien oïkonomia, gestion de la maison, constitué d’oikos, maison, et nomos, gérer, administrer. Etymologiquement, l’économie est l’art de bien administrer une maison, de gérer les biens d’une personne, puis par extension d’un pays.

Plus généralement, l’économie est une science sociale qui étudie la production, la répartition, la distribution et la consommation des richesses d’une société.

Le principe général qui sous-tend l’économie, en particulier pour les ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité. Elle consiste à consommer un minimum de moyens en vue de réaliser un maximum de profits.

Dans son acception actuelle, ce mot désigne deux réalités distinctes: En premier lieu, l’ensemble des activités généralement regroupées sous ce terme; en second lieu, la science constituée pour étudier ces activités. Les activités économiques sont traditionnellement celles qui relèvent de la consommation, de l’échange et de la production, ou encore de l’épargne et de l’investissement.

On constate que l’activité humaine présente un caractère économique dès lors qu’il y a lutte contre la rareté. L’homme a des besoins nombreux – et susceptibles de s’accroître presque indéfiniment –, et la nature ne lui fournit que des ressources limitées; il doit donc travailler, produire, ce qui signifie faire des choix, organiser socialement travail et production, rendre les produits de son activité complémentaires et plus satisfaisants par l’échange

Concepts de base de l’économie

  • Nous devons d’abord distinguer entre :

L’économie politique : L’expression est créée au début du XVIIe siècle et employée à l’origine selon Charles Gide 1 pour décrire « l’étude de la production économique, l’offre et la demande de biens et services et leurs relations avec les lois et coutumes; le gouvernement, la distribution des richesses et la richesse des nations incluant le budget ».

Ce terme d’économie politique conduit à deux problématiques liées : l’approche économique (comment produire davantage ?) et l’approche politique (comment mieux répartir ?). Antoine de Montchrestien, dans son « Traité de l’Economie Politique » paru en 1615, est considéré comme l’un des premiers à employer ce vocable.

L’Économie politique permet de : Décrire les mécanismes économiques, analyser la situation actuelle et prévoir l’avenir et aider à la prise de décisions.

La politique économique : On définit la politique économique comme l’ensemble des moyens mis en œuvre par l’Etat pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés dans le but d’améliorer la situation économique générale du pays. Plusieurs raisons peuvent justifier l’intervention de l’État dans la sphère économique, parmi lesquelles la nécessité de maintenir la cohésion sociale, l’équilibre des marchés ou le libre exercice de la concurrence.

La science économique : peut être défini selon l’analyse économique. Cette dernière tient compte du fait que les hommes éprouvent des besoins illimités, quels qu’ils soient. Cependant, les ressources sont limitées et donc rares. Par exemple, le temps, l’argent ne sont pas inépuisables. Ceci engendre l’obligation de choix dans l’allocation des ressources, et donc un choix dans les besoins que l’on va satisfaire.

La science économique se donne pour objectif de résoudre le problème de la rareté des ressources .De manière générale, toute théorie économique manipule des concepts de base qui définissent :

  • Des objets économiques : les constituants de la richesse matérielle et des moyens de la créer et de la faire circuler : marchandises, biens, travail, monnaies, titres, informations.
  • Des actes économiques : production, échange, consommation, épargne, par lesquels se créent, circulent et sont détruits les objets économiques.
  • Des acteurs économiques, ce sont des sujets, individuels ou collectifs, qui commettent les actes économiques en manipulant les objets économiques. Les acteurs se caractérisent par leurs comportements à l’égard des objets économiques.

Objets économiques

Les objets économiques sont les constituants de la richesse dont nous avons emprunté la définition à Smith : « l’étendue des nécessités, des commodités et des agréments de la vie humaine dont un homme peut jouir », ainsi que les moyens de la créer et de la faire circuler.

Les marchandises

Il faut tout d’abord distinguer, parmi les objets économiques, celles qui sont des marchandises et les autres.

Est une marchandise tout objet économique appropriable, c’est-à-dire sur lequel existe un droit de propriété privé. Ce droit permet à son détenteur d’interdire à tout autre l’usage de cet objet. Ce droit est aliénable. Il peut être transféré, en échange d’un droit sur un autre objet, par exemple. Une marchandise est donc échangeable.

Les biens et les services

Les biens sont les artefacts constituant la richesse et ou permettant de la créer. En pratique, on utilise souvent la notion : « biens et services ». Mais la notion de service est en réalité très mal fondée et recouvre des objets économiques très hétérogènes. Simple combinaison d’artefacts vendus ensemble : un repas au restaurant, une semaine dans un club de vacances ; déplacement dans l’espace d’artefacts : transport, commerce ; formes particulières d’usage d’une force de travail : consultations diverses, ménage, etc.

Les ressources naturelles

Tout Bien est issu de ressources naturelles qui fournissent matière et énergie. La terre étant un objet à dimensions limitées, toutes les ressources naturelles sont, d’une façon ou d’une autre « épuisables ». Toute production matérielle dégrade l’énergie qu’elle utilise (second principe de la thermodynamique) et produit des déchets.

Les monnaies

Le mot monnaie désigne tous les moyens de paiement dont les agents économiques disposent. C’est un bien économique, car il a une utilité et il doit être produit (on ne le trouve pas dans la nature) par un agent économique spécifique. C’est aussi un actif qui permet à son détenteur d’acquérir un bien ou un service.

Les forces de travail

La force de travail, l’ensemble des facultés physiques et morales dont l’homme dispose et qu’il met en action lorsqu’il produit des biens matériels, quelle que soit la forme de la société, est un élément indispensable de la production.

Dans une société d’hommes juridiquement libres, la « force de travail » (le terme est de Marx) est appropriable : chacun est en effet l’unique propriétaire de sa force de travail, ce qui n’était pas le cas des esclaves, ni même des serfs dans le féodalisme, qui n’étaient que très partiellement propriétaires de leur force de travail.

Les titres

Un titre financier se caractérise par une série de flux futurs de trésorerie qui sont plus ou moins risqués. On distingue les titres représentatifs de capitaux propres (les actions), les titres représentatifs de l’endettement (obligations, billets de trésorerie, certificats de dépôt, bons du Trésor,…) et les titres optionnels ou conditionnels (options).

Les informations

Absent des premiers modèles économiques, le concept d’information est omniprésent dans les modèles contemporains. Les informations que l’on considère en économie sont celles dont ont besoin les acteurs pour effectuer des actes économiques : produire, acheter, vendre, épargner ou se financer. Il faut en distinguer deux types : l’information codifiable et l’information tacite.

Les actes économiques: 3 actes

Nous définissons les actes économiques avant les acteurs économiques, puisque, nous le verrons, les acteurs se définissent fréquemment par la nature de leurs actes.

  • L’activité économique

L’activité économique est définie comme l’échange de biens et de services entre les individus. Pourquoi y a- il de l’activité économique?

  • Parce que les individus sont différents (préférences, dotations)
  • Les individus sont incités à échanger car il y a un gain à l’échange (satisfaction mutuelle des individus).
Qu’est-ce que l’économie?

Production : Activité économique consistant à obtenir des biens ou des services en combinant du travail, des machines, des matières premières. La production des entreprises est dite marchande car elle s’échange sur un marché à un prix visant à couvrir les coûts de la production.

l'activité économique de production

Répartition (distribution) : les marchés déterminent les quantités produites et pour qui, mais rien ne garantit que tout le monde s’y retrouve. La répartition des revenus et des richesses résultant du libre fonctionnement des marchés est extrêmement inégalitaire. l’Etat intervient pour redistribuer les ressources, ce qui atténue les inégalités

L'activité économique de la répartition

On distingue entre consommation intermédiaire (CI) et consommation publique CI = ensemble des BS transformés ou détruits par le processus de production ne concerne que les entreprises et les AP. Consommation finale (CF) : inclut les BS marchands destinés à la satisfaction directe des besoins des ménages. – consommation publique (G) : inclut les BS non marchands destinés aux ménages et aux entreprises. L’Epargne est la partie du revenu qui n’est pas dépensée.

Qu’est-ce que l’économie ?

clés de lecture de l’économie

Des définitions qui changent avec le temps et selon les systèmes de pensée.

L’économie comme science des richesses : l’école classique (Adam Smith, Jean Baptiste Say).

L’enrichissement est le but fondamental de l’individu et de la société. La science économique est définie alors comme la science de la richesse, de la même façon qu’il y a une science de la lumière et des planètes. Adam Smith dans son ouvrage « «Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations» publié en  (1776). « L’économie politique se propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain »

Origine de la richesse : progrès de la division du travail, accumulation du capital, commerce entre les nations

Pour Jean-Baptiste Say (1767-1832) dans son ouvrage Traité d’économie politique » paru en (1803) « L’économie politique enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés ».

  • De quelles richesses est-il question ?
    • Il ne s’agit que des richesses matérielles
    • La prise en compte des services
  • fait perdre tout intérêt à la notion de richesse :
    • Est richesse tout ce qui satisfait un besoin (qui a une utilité)

L’économie, science de l’échange marchand et des prix : école néoclassique (L. Walras, C. Menger, S. Jevons…)

Un bien ou un service n’a pas de valeur en soi, il n’a de valeur que s’il satisfait un besoin, que s’il a une utilité. Or le problème qui se pose est comment vérifier cette utilité et donc comment mesurer la valeur de ces biens ?

Économistes néoclassiques [(Stanley Jevons (Cambridge), Carl Menger (Vienne), Léon Walras (Lausanne)] : L’économie a pour objet l’étude des fondements de l’échange marchand. Un bien n’a pas de valeur en soi : La valeur n’apparaît que dans l’échange, un bien n’a d’utilité que s’il satisfait à un besoin, l’économie devient la science des prix, Est économique tout ce qui se traduit par un prix

L’économie comme science des choix efficaces : théorie libérale au XXème siècle (la définition de L.Robbins).

Lionel Robbins a défini l’économie comme la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif. Lionel Robbins : Essai sur la nature et la signification de la science économique (1947)

« Science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs ».

– L’économie ne se limite plus aux seules activités de production et d’échange

  • G. Becker

Analyse économique du droit, de l’éducation, de la famille, des relations extra conjugales Steven Levitt (Freakonomics, 2005)

Pourquoi les dealers habitent-ils chez leurs parents ?

Qu’est-ce qui a réellement provoqué l’effondrement du taux de criminalité dans la dernière décennie aux États-Unis ?

Les compétitions de sumo sont-elles truquées ?

– Problèmes

  • ne fait pas apparaître que l’économie est une science sociale
  • définition trop générale

« si tout comportement impliquant une allocation de moyens est économique, alors la relation d’une mère à son bébé est également une relation économique » Maurice Godelier

La pensée socialiste ou l’économie inscrite dans une histoire des rapports de production (K. Marx, F.Engels).

Pour l’Allemand Karl Marx, l’économie est la science qui étudie les relations sociales de production. Sur la base du matérialisme historique, Marx étudie le concept du valeur-travail selon lequel la valeur tire son origine objective en fonction de la quantité de travail nécessaire pour obtenir un bien.

Liaison de K. Marx avec les classiques : représentation de l’économie en termes de classes sociales antagonistes, accent mis sur la valeur travail, une vision pessimiste sur le devenir du système capitaliste

Rupture avec les classiques : pas de lois économiques naturelles, le marché ne peut pas jouer de rôle régulateur, la lutte des classes et bouleversements techniques

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