La valeur marchande et la valeur comptable

Les valeurs inscrites au bilan d’une entreprise dans la colonne de l’actif sont des valeurs comptables ; elles ne représentent généralement pas la valeur réelle de l’actif. D’après les principes comptables généralement reconnus (PCGR), les états financiers vérifiés donnent le coût historique ou coût d’origine des éléments d’actif.

Autrement dit, la valeur de l’actif reportée dans les livres correspond à ce que l’entreprise a déboursé pour l’acquérir, peu importe depuis quand elle l’a acheté et ce qu’il vaut aujourd’hui.

Dans le cas de l’actif à court terme, la valeur marchande et la valeur comptable pourraient être à peu près similaires, car ces éléments d’actif sont achetés et transformés en argent dans un laps de temps relativement court.

En d’autres circonstances, ces valeurs varieraient peut-être considérablement. Par contre, dans le cas de l’actif immobilisé, il faudrait une pure coïncidence pour que la valeur marchande actuelle d’un actif (le montant qu’on obtiendrait en le vendant) soit la même que sa valeur comptable.

Par exemple, supposons qu’une entreprise de transport ferroviaire possède d’immenses terrains achetés il y a 100 ans ou plus.

Le montant qu’elle a versé pour ces terrains est proba- blement des centaines sinon des milliers de fois inférieur à leur valeur actuelle. Et pourtant, son bilan indique le coût historique.

Les nouvelles IFRS permettent aux entreprises d’utiliser la méthode du coût historique pour comptabiliser les actifs. Ces normes donnent aussi la possibilité d’utiliser la méthode de réévaluation (juste valeur marchande).

Quand une entreprise décide d’utiliser la méthode de réévaluation, tous les éléments de chaque classe d’actifs doivent être réévalués en même temps. Cette réévaluation doit être effectuée sur une base régulière pour s’assurer que les montants inscrits au bilan (ou à l’état de la situation FInancière) sont représentatifs de la juste valeur marchande de ces biens.

Par conséquent, la classe des actifs immobilisés, qui contient des biens dont la valeur peut varier de manière significative et imprévisible, devra être réévaluée plus fréquemment que d’autres classes d’actifs dont la valeur des biens fluctue peu.

La valeur marchande représente le prix auquel les acheteurs et les vendeurs sont prêts à s’échanger un actif. L’objectif des gestionnaires est de créer de la valeur pour l’entreprise afin que cette valeur soit supérieure au coût.

Quand les valeurs marchandes sont considérablement inférieures aux valeurs aux livres, il n’est pas rare que l’entreprise doive déprécier la valeur de ces actifs.

Par exemple, en 2011, Suncor Energy Inc. a dû déprécier ses actifs en Libye de 514 millions de dollars en raison de l’instabilité politique
causée par la guerre dans ce pays. Il arrive parfois que de telles importantes dépréciations comptables soient un indicatif de profits surestimés dans les années précédentes, ce qui indique que les actifs ont été dépensés inadéquatement.

Le bilan, quant à lui, peut être utile aux différentes parties intéressées. En comparant le montant des comptes fournisseurs au total des achats, un fournisseur est en mesure de déterminer avec quelle rapidité l’entreprise paie ses factures. Un créancier potentiel examinera la liquidité et l’effet de levier financier.

Les gestionnaires de l’entreprise y recherchent certains renseignements tels que le montant de l’encaisse et la quantité de stock dont l’entreprise dispose.

Exemple : La valeur marchande par opposition à la valeur comptable

À la Société Québec, la valeur comptable de l’actif immobilisé est de 700 $ et la valeur marchande est estimée à environ 1 000 $. Le
fonds de roulement net est de 400 $ dans les comptes, mais l’entre- prise obtiendrait environ 600 $ si elle liquidait tous ses comptes courants.

Enfin, l’entreprise a un passif à long terme de 500 $ en valeur comptable et en valeur marchande. Quelle est la valeur comptable des fonds propres ? Quelle est leur valeur marchande ?

On peut établir deux bilans simplifiés : un bilan comptable (pour la valeur comptable) et un bilan économique (pour la valeur marchande).

Dans cet exemple, les fonds propres valent en réalité près de deux fois le montant inscrit comme valeur comptable. La distinction entre la valeur comptable et la valeur marchande est importante justement parce que la première peut varier grandement par rapport à la valeur
économique réelle.

Les gestionnaires financiers et les investisseurs ont souvent intérêt à connaître la valeur de l’entreprise.

Cette information ne se trouve pas dans le bilan. Comme les éléments d’actif d’un bilan sont inscrits au coût historique, il n’y a pas nécessairement de lien entre le total de l’actif qui y apparaît et la valeur de l’entreprise.

En fait, un grand nombre des actifs les plus valables d’une entreprise — une saine gestion, une bonne réputation, des employés compétents — ne figurent pas dans le bilan. Par conséquent, chaque fois qu’on parle de la valeur d’un actif ou de celle d’une entreprise, il s’agit habituellement de sa valeur marchande.

Ainsi, lorsqu’on affirme que l’objectif du gestionnaire financier est d’augmenter la valeur des actions, cela signifie la valeur marchande des actions

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