Le modèle DMAICS : votre guide pour réussir Six Sigma

Au cœur de l’amélioration des performances dans une approche Six Sigma réside la méthodologie DMAICS (Définir, Mesurer, Analyser, Innover, Contrôler, Standardiser). Nous allons examiner en détail cette approche.

Définition de la méthode DMAICS ?

La méthode DMAICS se présente comme une méthodologie structurée d’amélioration continue, visant à optimiser les processus et à réduire les variations dans des contextes commerciaux, industriels, ou transactionnels. L’acronyme DMAICS, se déclinant en « Définir », « Mesurer », « Analyser », « Améliorer », et « Contrôler », constitue le cœur de cette approche.

Origines de la méthode DMAICS

Cette méthodologie tire ses racines de l’illustre fabricant américain, Motorola, qui l’a propulsée dans les années 1980 au sein de sa méthodologie Six Sigma. Cette dernière, axée sur la gestion, se concentre sur l’amélioration de la qualité en réduisant les erreurs et les variations dans les processus. La méthode DMAICS s’est imposée comme le cadre de référence standard pour la conduite des projets Six Sigma, bien qu’elle puisse être déployée indépendamment de cette philosophie.

Applications et conditions d’application de la méthode DMAICS

La méthode DMAICS trouve son champ d’application dans divers domaines, de la fabrication à la finance, en passant par la santé, l’éducation, et au-delà. Elle se révèle particulièrement précieuse dans les contextes où un processus dévoile son instabilité ou son inefficacité. Toutefois, il convient de souligner que pour garantir l’efficacité de la méthode DMAICS, une organisation doit être disposée à investir du temps et des ressources conséquentes dans le processus.

Avantages et défis de la méthode DMAICS

Avantages de la méthode DMAICS

  • Perfectionnement des processus : DMAICS s’érige en vecteur d’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des processus, engendrant une réduction des coûts et une élévation de la qualité.
  • Approche axée sur les données : L’exploitation intensive de données et d’analyses dans la méthode DMAICS favorise des décisions éclairées par des faits concrets, plutôt que par des conjectures.
  • Concordance avec les desseins de l’entreprise : Les projets DMAICS sont sélectionnés en fonction de leur potentiel à contribuer aux objectifs stratégiques de l’entreprise, assurant ainsi l’harmonisation entre les efforts d’amélioration et les aspirations de l’entreprise.
  • Participation des collaborateurs : La méthode DMAICS encourage la participation des employés à tous les échelons, potentiellement rehaussant leur engagement et leur satisfaction professionnelle.

Défis de la méthode DMAICS

  • Impératifs en formation et compétences : La méthode DMAICS requiert des compétences spécifiques en analyse de données et résolution de problèmes. La formation des membres de l’équipe peut s’avérer onéreuse et chronophage.
  • Résistance au changement : Tel tout projet d’amélioration, DMAICS peut se heurter à la réticence des employés habitués aux processus en place.
  • Complexité : DMAICS peut être intrinsèquement complexe et exigeant en termes de temps, notamment dans le cadre de projets d’envergure impliquant diverses parties prenantes et processus.
  • Gestion de projet : La réussite d’un projet DMAICS nécessite une expertise solide en gestion de projet. Des problématiques telles que les retards, le manque de ressources, ou l’absence de clarté dans les rôles et responsabilités peuvent entraver la progression du projet.
  • Engagement de la direction impératif : Sans l’engagement et le soutien de la direction, mener à bien un projet DMAICS peut s’avérer ardu. Le sponsor du projet joue un rôle essentiel en assurant la fourniture des ressources nécessaires et l’élimination des obstacles.

Etapes de la méthode DMAICS

Étape 1 : définir

L’objectif de cette étape est de délimiter précisément le sujet et de formuler correctement le problème. Elle se décompose en deux phases majeures. La première consiste à choisir le sujet de travail le plus pertinent dans le contexte de la stratégie de l’entreprise. La seconde, une fois le sujet sélectionné, implique un état des lieux, posant des questions claires telles que l’objectif recherché, le périmètre du projet, les parties prenantes, le calendrier du projet, etc.

La prédéfinition du projet vise à identifier les projets potentiels dans le domaine de l’entreprise concerné. Il s’agit ensuite de les classer en fonction du potentiel de gain et de la complexité présumée. La question clé est : est-ce que cela vaut la peine (le coût) d’investir ?

Après la sélection du problème à résoudre, cette étape vise à décrire précisément le client, son insatisfaction et la métrique Y traduisant cette insatisfaction.

1. Création de l’équipe de travail

Il est essentiel d’impliquer rapidement l’équipe du projet. La première phase de la définition implique donc la formation de l’équipe, comprenant notamment le black belt, le champion, le pilote du processus, le comptable du projet, et une équipe formée à la méthode Six Sigma. Il est crucial d’impliquer tous les acteurs dès le début en les formant à la méthode et en exposant les différents outils et revues entre chaque étape.

2. Identification des caractéristiques clés (Critical To Quality, CTQ)

À ce stade, le projet est défini, mais il est nécessaire de clarifier certaines questions pour bien identifier la « Voix du client ». Quelles sont les caractéristiques cruciales pour le client, leurs cibles, leurs limites ? Quelle est la situation actuelle et celle souhaitée ?

3. Identification du processus et de son environnement

Connaissant les objectifs du client, le groupe doit se concentrer sur l’identification du processus fournissant le produit ou le service. Cette phase utilise principalement la cartographie du processus pour mettre en lumière les différentes étapes, les entrées et les sorties.

4. Rédaction de la charte du projet

En conclusion de cette première étape, la rédaction de la charte du projet est essentielle. Le projet doit avoir un titre clair, et la charte résume l’ensemble des travaux réalisés à cette étape. Elle engage le groupe et constitue la base de la revue R0.

Étape 2 : mesurer

Cette étape est cruciale dans l’approche Six Sigma. Beaucoup d’entreprises manquent de culture de la mesure, même si elles disposent de nombreuses données inexploitées. L’objectif ici est d’évaluer correctement la situation actuelle de la performance des processus par rapport aux exigences des clients.

1. Validation du processus de mesure

Pour mener à bien un projet, il est nécessaire d’avoir une réponse mesurable Y, traduisant la satisfaction du client. Identifier les processus principaux et de mesure est crucial. Le processus de mesure doit être lié aux chaînes d’étalonnage, possédant les propriétés de justesse et de linéarité, et assurant la répétabilité et la reproductibilité.

2. Observation du procédé

Avec un moyen de mesure adapté, des campagnes d’observations du processus sont nécessaires. On doit observer les sorties du processus, les entrées du processus fournisseur, les commandes et variables du processus, ainsi que les indicateurs d’état du processus.

3. Estimation de la « capabilité » du processus

Basée sur ces observations, on peut mesurer précisément la « capabilité » du processus en évaluant son « sigma » (le z du processus).

Étape 3 : analyser

En accord avec les méthodes de résolution de problème, Six Sigma exige une phase d’analyse avant toute modification du processus. Les étapes 1 et 2 ont permis de cartographier le processus, d’identifier les X potentiels et de collecter des faits. Cette étape permettra d’analyser ces données pour identifier les X responsables d’une grande partie de la variabilité.

1. Analyse du comportement des Y et des X

L’analyse descriptive des caractéristiques observées et l’analyse relationnelle entre les X et les Y sont au cœur de cette phase. Différents outils statistiques sont utilisés pour cette analyse.

2. Analyser les relations entre les X et les Y

Il s’agit de comprendre quels sont les X qui expliquent la variabilité des Y. Les outils graphiques comme la boîte à moustache sont utiles, mais l’utilisation de tests statistiques est nécessaire pour apporter une preuve.

3. Hiérarchiser les X et identifier les X responsables de la plus grande partie de la variabilité

Après avoir identifié les principales causes de variation, il est nécessaire de hiérarchiser les causes pour savoir sur quels X concentrer les efforts lors de l’étape « Innover/Améliorer ».

Étape 4 : innover, améliorer

Ayant identifié les sources potentielles de dispersion lors de l’étape d’analyse, l’objectif est désormais d’améliorer le processus pour le centrer sur la cible et réduire sa variabilité. Cette étape se divise en phases de créativité, d’expérimentation, d’analyse des risques, et de planification des changements.

1. Générer des solutions

Il est nécessaire d’imaginer des modifications au processus pour atteindre l’objectif fixé en début de projet. Les outils utilisés comprennent le déballage d’idées pour stimuler la créativité et les outils de classification pour choisir les solutions les plus prometteuses.

2. Conduire des expériences

Avant de faire des changements permanents, il est recommandé de tester les idées générées. L’utilisation de plans d’expérience permet de minimiser le nombre d’essais nécessaires pour obtenir une réponse robuste.

3. Analyser les résultats des expériences

Une fois les expériences menées, les résultats doivent être analysés en comparant les performances du processus avant et après l’expérimentation.

4. Mettre en œuvre des changements permanents

Si les résultats des expériences sont concluants, les changements peuvent être intégrés de manière permanente au processus.

Étape 5 : contrôler

La phase de contrôle est cruciale pour assurer que les améliorations apportées au processus sont maintenues dans le temps. Elle consiste à mettre en place des procédures de contrôle et à établir des plans de surveillance pour s’assurer que le processus reste conforme aux nouvelles spécifications.

1. Mise en œuvre des contrôles

Des outils tels que les cartes de contrôle statistiques peuvent être utilisés pour surveiller régulièrement les performances du processus.

2. Élaboration d’un plan de surveillance

Il est important de définir clairement les étapes du processus qui nécessitent une surveillance régulière. Cela peut inclure des mesures spécifiques, des audits réguliers, etc.

Étape 6 : standardiser

La dernière étape du DMAICS est la standardisation des nouvelles procédures. Cela implique de documenter les changements apportés au processus, de former le personnel sur les nouvelles procédures, et de s’assurer que les améliorations sont intégrées de manière permanente dans les pratiques de l’entreprise.

1. Documenter les procédures mises à jour

Toutes les modifications apportées au processus doivent être documentées de manière détaillée pour assurer la clarté et la cohérence.

2. Former le personnel

Le personnel impliqué dans le processus doit être formé aux nouvelles procédures et aux changements apportés.

3. Intégrer les améliorations dans la culture de l’entreprise

Il est essentiel que les améliorations apportées deviennent une partie intégrante de la culture de l’entreprise. Cela nécessite un engagement continu et une communication efficace.

Conclusion

En résumé, la méthodologie DMAICS est un cadre robuste pour la gestion de projets Six Sigma. Chaque étape joue un rôle crucial dans le processus global d’amélioration continue, visant à atteindre et maintenir une performance optimale du processus.

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