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l’offre et la demande : Les forces du marché

Les termes offre et demande reviennent invariablement sous la plume des économistes. Il n’y a rien d’étonnant à cela puisque ces deux facteurs assurent le fonctionnement des économies de marché. Ils déterminent la quantité des biens produits et leur prix de vente. Pour mesurer l’influence qu’un événement ou qu’une politique aura sur l’économie, il faut avant tout penser en termes d’offre et de demande.

Dans cet article, nous présenterons la théorie de l’offre et de la demande. Nous étudierons les comportements des acheteurs et des vendeurs ainsi que leurs interactions. Nous verrons comment le jeu de l’offre et de la demande détermine les prix dans une économie de marché et comment ces prix assurent l’allocation des ressources rares de l’économie.

Même si notre démonstration sera limiter au marché de la crème glacée, les conclusions qu’on va tirer ici s’appliquent à la plupart des autres marchés.

Les marchés et la concurrence

Lorsqu’il parle d’ofre et de demande, l’économiste fait référence au comportement des agents et à leur interdépendance sur les marchés concurrentiels. Toutefois, avant d’aborder le comportement des acheteurs et des vendeurs, approfondissons notre connaissance des notions de marché et de concurrence.

Qu’est-ce qu’un marché ?

Un marché se compose d’acheteurs et de vendeurs pour un certain type de biens ou de services. c’est le lieu où se rencontrent les acheteurs et les vendeurs d’un bien ou d’un service particuliers.

En tant que groupe, les acheteurs déterminent la demande d’un produit, tandis que les vendeurs en déterminent l’offre. Il existe plusieurs catégories de marchés. Certains marchés, comme ceux des produits agricoles, sont très organisés. Sur ces marchés, les acheteurs et les vendeurs se rencontrent dans des enchères publiques et conviennent ensemble des prix et des ventes.

La plupart du temps, les marchés ne sont pas aussi organisés. Prenons, à titre d’exemple, celui de la crème glacée dans une ville donnée. Les acheteurs n’achètent pas tous au même moment ni au même endroit et les vendeurs ne proposent pas tous exactement les mêmes produits.

Aucun commissaire-priseur n’annonce le prix de la crème glacée. Chaque vendeur décide des prix à afficher et chaque acheteur décide de la quantité à acheter.

Pourtant, ces acheteurs et ces vendeurs sont liés les uns aux autres. Chaque acheteur sait que de nombreux vendeurs sont disposés à satisfaire sa fringale, et chaque vendeur sollicite les mêmes acheteurs afin de rentabiliser son entreprise. Les acheteurs et les vendeurs de crème glacée forment bel et bien un marché, même s’il n’est pas très organisé.

Qu’est-ce que la concurrence ?

À l’instar de la majorité des autres marchés, celui de la crème glacée est fortement concurrentiel. Chaque acheteur sait qu’il existe plusieurs vendeurs, et chaque vendeur est conscient qu’il offre, aux mêmes acheteurs, un produit comparable à celui des autres. La fixation du prix et de la quantité de crème glacée vendue ne dépend donc pas d’un seul acheteur ni d’un unique vendeur ; elle dépend plutôt de l’interaction de plusieurs acheteurs et de plusieurs vendeurs présents sur le marché.

Un marché concurrentiel comporte tellement d’acheteurs et de vendeurs qu’aucun d’eux ne peut exercer à lui seul une influence décisive sur les prix du marché. Aucun vendeur de crème glacée n’est en mesure d’influer sur le prix, puisque les autres vendeurs offrent des produits comparables.

Un vendeur ne gagnerait pas d’argent, voire en perdrait, s’il tentait de vendre son produit à un prix inférieur à celui qui a cours sur le marché, et il perdrait tous ses clients s’il tentait de le vendre à un prix plus élevé. Et il en va de même pour les acheteurs. En raison de la faible quantité de crème glacée que chacun des acheteurs consomme, aucun d’eux ne peut influer sur le prix.

Dans cet article, nous partons de l’hypothèse selon laquelle les marchés sont parfaitement concurrentiels.

Deux caractéristiques essentielles défnissent un tel type de marché : d’abord, les biens mis en vente sont identiques ; ensuite, les acheteurs et les vendeurs sont trop nombreux pour que l’un d’entre eux puisse influer sur le prix du marché.

Par conséquent, dans un marché parfaitement concurrentiel, les acheteurs et les vendeurs doivent accepter le prix du marché et sont alors qualifés de preneurs de prix. Au prix du marché, les acheteurs achètent les quantités qu’ils désirent et les vendeurs vendent les quantités qui les satisfont.

Cela dit, les biens et les services ne s’échangent pas tous sur des marchés parfaitement concurrentiels. Sur certains marchés, il n’y a qu’un offreur qui détermine à lui seul le prix de vente. On parle alors d’un monopole.

En outre, comme il existe une certaine concurrence dans la plupart des marchés, bon nombre des principes de l’offre et de la demande s’appliqueront également aux marchés plus complexes.

La demande

Nous amorcerons notre étude des marchés par l’observation du comportement des acheteurs. Pour mieux centrer notre raisonnement, nous reprendrons l’exemple d’un produit spécifque : la crème glacée.

La courbe de demande : la relation entre le prix et la quantité demandée

La quantité demandée d’un produit correspond à la quantité que les consommateurs désirent acheter. Comme nous le verrons, plusieurs variables influent sur la quantité demandée d’un produit, mais l’une d’entre elles joue un rôle déterminant : le prix du produit lui-même. Si le prix de la crème glacée atteint 20,00 $ le cornet, vous en consommerez moins. Vous achèterez plutôt du yogourt glacé.

Si, en revanche, le prix passe à 0,20 $ le cornet, vous en consommerez davantage. Cette relation inverse entre le prix et la quantité demandée se vérifie pour la plupart des biens et s’avère de fait si répandue que les économistes la désignent par le terme de loi de la demande : toutes choses étant égales par ailleurs, lorsque le prix d’un bien augmente, la quantité demandée diminue, et lorsque le prix diminue, la quantité demandée augmente.

Le tableau de la fgure 1 indique la consommation de cornets de crème glacée d’Hélène en fonction du prix. Lorsque le cornet de crème glacée est gratuit, elle mange 12 cornets. Lorsque le prix du cornet passe à 0,50 $, elle en achète 10.

À mesure que le prix augmente, elle réduit sa consommation. Lorsque le cornet de crème glacée coûte 3,00 $, elle cesse complètement d’en acheter. Ce tableau constitue un barème de demande ; il indique la relation entre le prix d’un bien et la quantité demandée, toutes les autres variables étant tenues constantes.

Le graphique de la figure 1 représente les données contenues dans le tableau.

Par convention, le prix du cornet de crème glacée se trouve sur l’axe des ordonnées et la quantité de cornets de crème glacée demandée, sur l’axe des abscisses. La droite de pente négative, appelée courbe de demande, exprime le rapport entre le prix et la quantité demandée.

La courbe de demande  la relation entre le prix et la quantité demandée
Le barème de demande est un tableau indiquant la quantité demandée pour chaque prix. La courbe de demande, qui représente le barème de demande, illustre comment la quantité demandée d’un bien varie en fonction du prix. Cette courbe présente une pente négative, parce qu’une baisse du prix entraîne une augmentation de la quantité demandée.

La demande de marché et la demande individuelle

La courbe de demande de la figure 1 illustre la demande individuelle pour un produit. Pour analyser le fonctionnement des marchés, il faut examiner la demande de marché, c’est-à-dire la somme des demandes individuelles pour un bien ou un service particuliers.

Le tableau de la figure 2 affiche les barèmes de demande de crème glacée de deux personnes : Hélène et Diane. Ces deux barèmes nous renseignent sur la quantité de cornets de crème glacée qu’Hélène et Diane seront disposées à acheter pour chaque prix donné. Pour tout niveau de prix, la quantité demandée sur le marché correspond à la somme des quantités demandées par ces deux personnes.

Les graphiques de la figure 2 illustrent les courbes de demande correspondant à ces barèmes de demande. Remarquez que pour chaque niveau de prix, on additionne les demandes individuelles afin de tracer la courbe de demande de marché.

FIGURE 2 La demande de marché en tant que somme des demandes individuelles

La quantité demandée sur un marché correspond à la somme des quantités demandées par chacun des acheteurs pour chaque niveau de prix. La courbe de demande de marché se calcule en additionnant horizontalement les courbes de demandes individuelles. Lorsque le cornet de crème glacée se vend 2,00 $, Hélène désire acheter 4 cornets et Diane désire en acheter 3.
À un prix de 2,00 $, la quantité demandée sur le marché est donc égale à 7 cornets.

Pour obtenir la quantité totale demandée pour chaque niveau de prix, on additionne les quantités individuelles figurant sur l’axe des abscisses des courbes individuelles de demande. Puisque c’est avant tout le fonctionnement des marchés qui intéresse les économistes, ceux-ci travaillent la plupart du temps avec la courbe de demande de marché. Elle montre bien que la quantité totale demandée d’un bien varie en fonction du prix de ce même bien, toutes les autres variables étant tenues constantes.

Les déplacements de la courbe de demande

La courbe de demande de marché peut se déplacer avec le temps. Un phénomène peut se produire, qui influera sur la quantité de crème glacée que les consommateurs désirent acheter pour tout niveau de prix. Imaginons que des chercheurs annoncent soudainement une découverte : les consommateurs réguliers de crème glacée vivent plus longtemps et en meilleure santé.

Comment cette découverte se répercutera-t-elle sur le marché de la crème glacée ? Elle fera augmenter la demande de crème glacée. Pour tout niveau de prix, les acheteurs voudront en manger davantage. La courbe de demande de crème glacée se déplacera donc vers la droite.

Comme le montre la figure 3, tout événement qui fait augmenter la quantité demandée pour chaque niveau de prix déplace la courbe de demande vers la droite. On parle alors d’une augmentation de la demande. En revanche, tout événement qui réduit la quantité demandée pour chaque niveau de prix déplace la courbe de demande vers la gauche. On parle alors d’une diminution de la demande.

FIGURE 3 Les déplacements de la courbe de demande

Plusieurs variables peuvent faire déplacer la courbe de demande. Examinons les plus importantes.

Le revenu

Si vous perdez votre emploi, votre consommation de crème glacée s’en ressentirait-elle ? Elle baissera fort probablement. Une diminution des revenus signifie une réduction des dépenses totales. Vous dépenserez donc moins d’argent pour certains produits — voire pour la plupart. Quand la demande pour un produit diminue avec la baisse des revenus, on dit qu’il s’agit d’un bien normal.

Les biens ne sont pas tous des biens normaux. Lorsque la demande d’un bien augmente avec la baisse des revenus, on considère ce bien comme un bien inférieur.

Le transport en commun peut être considéré comme un bien inférieur. Si votre revenu diminue, il est peu probable que vous achetiez une voiture ou que vous preniez un taxi. Vous prendrez sans doute davantage l’autobus.

Le prix des produits connexes

Imaginez que le prix du yogourt glacé baisse. La loi de la demande indique que vous achèterez plus de yogourt glacé. Par conséquent, vous consommerez sans doute moins de crème glacée. La crème glacée et le yogourt glacé, deux desserts lactés, glacés et sucrés, répondent aux mêmes besoins.

Lorsqu’une diminution du prix d’un bien réduit la demande pour un autre, les deux sont appelés biens substituts. Les produits de substitution représentent un choix de consommation de rechange, par exemple entre les hot-dogs et les hamburgers, les chandails et les chemises, les entrées de cinéma et les locations de DVD.

Supposons maintenant que le prix du sirop de chocolat baisse. D’après la loi de la demande, vous en achèterez plus. Mais, cette fois-ci, vous achèterez également plus de crème glacée, puisqu’on en mange souvent avec du sirop de chocolat.

Lorsque la diminution du prix d’un bien suscite une augmentation de la demande pour un autre, ces deux produits sont dits biens complémentaires. Ces biens se consomment souvent conjointement : l’essence et les automobiles, les ordinateurs et les logiciels, les skis et les billets de remonte-pente.

Les goûts

Le déterminant le plus important de votre demande est sans doute vos goûts.

Si vous aimez la crème glacée, vous en achèterez régulièrement. Les économistes cherchent très rarement à comprendre les goûts, car ceux-ci dépendent de circonstances historiques, sociales et psychologiques, bref de considérations indépendantes de l’économie. Cela dit, les économistes observent les conséquences économiques de l’évolution des goûts.

Les anticipations

Vos attentes en ce qui concerne l’avenir modifieront sans doute votre demande actuelle. Par exemple, si vous prévoyez une augmentation de votre salaire le mois prochain, vous serez enclin à moins épargner aujourd’hui et à dépenser davantage pour vous payer une crème glacée.

En revanche, si vous pensez que le prix de la crème glacée va baisser demain, vous aurez moins tendance à vous précipiter pour l’acheter aujourd’hui.

Le nombre d’acheteurs

Outre les facteurs qui influencent le comportement de chaque acheteur, la demande de marché dépend également du nombre d’acheteurs présents sur le marché. Si Jean-Pierre, un consommateur de crème glacée, se joint à Hélène et à Diane, alors la quantité demandée de crème glacée sera plus élevée pour tout niveau de prix. La courbe de demande se déplacera alors vers la droite.

La courbe de demande montre ce qui arrive à la quantité demandée d’un bien lorsque le prix de ce bien varie, toutes les autres variables étant tenues constantes. Cependant, lorsqu’une de ces variables bouge, c’est toute la courbe de demande qui se déplace. Le tableau 1 établit la liste des variables influençant le comportement des consommateurs.

Si vous éprouvez de la difficulté à départager les situations où il y a un déplacement le long de la courbe et celles où la courbe se déplace. Une courbe se déplace lorsqu’un changement touche une variable qui n’est représentée sur aucun des axes du graphique. Parce que le prix du bien est représenté sur l’axe vertical, une variation du prix provoquera un mouvement le long de la courbe de demande.

À l’inverse, puisque le revenu, le prix des produits connexes, les goûts, les anticipations et le nombre d’acheteurs n’apparaissent sur aucun des deux axes du graphique, alors toute modifcation d’une de ces variables entraînera un déplacement de la courbe de demande.

TABLEAU 1 Les déterminants de l’offre

L’offre

Tournons-nous maintenant de l’autre côté du marché et observons le comportement des vendeurs. Reprenons l’exemple du cornet de crème glacée et analysons les facteurs déterminant la quantité offerte.

La courbe d’offre : la relation entre le prix et la quantité offerte

La quantité offerte d’un bien ou d’un service correspond à la quantité que les vendeurs sont disposés à mettre en marché. Plusieurs variables influent sur la quantité offerte d’un produit, mais ici aussi, l’une d’entre elles joue un rôle déterminant : le prix du bien en question. Un prix élevé signifie une hausse des bénéfces, ce qui se traduit par une augmentation de la quantité offerte. En revanche, lorsque le prix baisse, les profts se font rares et la production diminue.

Si cette baisse de prix s’accentue, le producteur risque même de décider de cesser ses activités. La relation entre le prix et la quantité offerte correspond à la loi de l’ofre : toutes choses étant égales par ailleurs, lorsque le prix d’un bien augmente, la quantité offerte augmente, et lorsque le prix diminue, la quantité offerte diminue.

Le tableau de la figure 4 indique les quantités offertes par Jean, un vendeur de cornets de crème glacée, en fonction du prix de vente. Lorsque le prix du cornet de crème glacée est inférieur à 1,00 $, il se retire complètement du marché. Sa quantité offerte est fonction du prix : plus le prix monte, plus la quantité qu’il désire offrir augmente.

Ce tableau correspond au barème d’offre, lequel indique la relation entre le prix d’un bien et la quantité offerte, toutes les autres variables étant tenues constantes.

Le graphique de la figure 4 illustre la relation entre la quantité de cornets de crème glacée offerte et son prix, sous forme d’une courbe appelée courbe d’offre. La pente positive qui la caractérise signifie qu’une augmentation du prix, les autres variables étant tenues constantes, entraîne une augmentation de la quantité offerte.

FIGURE 4 Le barème et la courbe d’offre de Jean

L’offre de marché et l’offre individuelle

Tout comme la demande de marché représente la somme des demandes de tous les acheteurs, l’offre de marché équivaut à la somme des offres de tous les vendeurs.

Le tableau de la figure 5 représente les barèmes d’offre de deux producteurs de crème glacée — Jean et Benoît. Les barèmes respectifs de Jean et de Benoît nous indiquent la quantité de cornets de crème glacée que chacun veut offrir pour chaque niveau de prix. L’offre de marché correspond simplement à l’addition de ces deux offres individuelles.

Les courbes d’offre de la figure 5 illustrent les barèmes d’offre. Comme pour les courbes de demande, pour chaque niveau de prix, on additionne horizontalement les courbes d’offre individuelles pour obtenir la courbe d’offre de marché. Pour calculer la quantité totale offerte à chaque prix, il s’agit de faire la somme des quantités individuelles sur l’axe horizontal des courbes d’offre individuelles. La courbe d’offre de marché illustre la relation entre la quantité totale offerte et le niveau de prix.

FIGURE 5 L’offre de marché en tant que somme des offres individuelles

La quantité offerte sur le marché correspond à la somme des quantités offertes par tous les vendeurs. La courbe d’offre de marché s’obtient en additionnant horizontalement les courbes d’offre individuelles. Lorsque la crème glacée coûte 2,00 $, Jean offre 3 cornets et Benoît en offre 4 ; la quantité offerte sur le marché équivaut donc à 7

Les déplacements de la courbe d’offre

La courbe d’offre de crème glacée indique la quantité que les offreurs sont disposés à vendre pour chaque niveau de prix, les autres variables étant tenues constantes.

Toutefois, cette courbe d’offre peut se déplacer. Supposons par exemple que le prix du sucre s’effondre. Comme le sucre entre dans la fabrication de la crème glacée, une baisse de son prix fera augmenter la rentabilité de la vente de crème glacée.

Par conséquent, il en résultera un accroissement de l’offre de cornets : pour tout niveau de prix donné, les vendeurs accepteront d’augmenter les quantités produites. La courbe d’offre de cornets se déplacera donc vers la droite.

Chaque fois que l’un des déterminants de l’offre change, à l’exception du prix du bien, la courbe d’offre se déplace. Comme le montre la fgure 6, tout facteur provoquant une augmentation de la quantité offerte pour chaque niveau de prix entraîne un déplacement de la courbe d’offre vers la droite. On parle alors d’une augmentation de l’ofre.

À l’inverse, tout facteur réduisant la quantité offerte pour chaque niveau de prix entraîne un déplacement de la courbe vers la gauche. On parle alors d’une diminution de l’offre.

Plusieurs variables peuvent entraîner un déplacement de la courbe d’offre.

Examinons les plus importantes.

Les prix des intrants

La production de la crème glacée nécessite plusieurs intrants : la crème, le sucre, les aromatisants, la machinerie, l’immeuble pour abriter les installations, de même que le travail des employés qui mélangent les ingrédients et font fonctionner les machines. La hausse du prix de l’un de ces intrants réduit le bénéfce de la fabrication et, par conséquent, incite les producteurs à réduire leur offre.

Si les prix des intrants explosent, la frme risque même de fermer boutique et de cesser toute production. Ainsi, l’offre d’un bien est inversement liée aux prix des intrants nécessaires à sa production.

La technologie

Il s’agit d’un autre facteur déterminant de l’offre. À titre d’exemple, l’invention des machines à crème glacée a réduit le temps de travail nécessaire pour sa production.

En faisant diminuer les coûts de l’entreprise pour un niveau de production donné, le progrès technologique favorise une augmentation de l’offre de crème glacée.

Les anticipations

La quantité de crème glacée qu’une entreprise désire produire dépend également de ses anticipations. Si, par exemple, elle prévoit une hausse future du prix de la crème glacée, elle stockera éventuellement une partie de sa production, ce qui réduira son offre sur le marché actuel.

Le nombre de vendeurs

Outre les facteurs qui influencent le comportement de chaque vendeur, l’offre de marché dépend également du nombre d’offreurs présents sur le marché. Si Jean et Benoît décidaient de quitter l’industrie de la crème glacée, l’offre du marché diminuerait.

La courbe d’offre montre ce qui arrive à la quantité offerte d’un bien lorsque le prix de ce bien varie, toutes les autres variables étant tenues constantes.

Cependant, lorsqu’une de ces variables bouge, c’est toute la courbe d’offre qui se déplace. Le tableau 2 établit la liste des variables influençant le comportement des vendeurs.

Une fois de plus, pour départager les situations où l’on se déplace le long de la courbe d’offre et celles où la courbe d’offre se déplace, rappelez-vous qu’une courbe se déplace lorsqu’un changement touche une variable qui n’est représentée sur aucun des axes du graphique. Puisque le prix du bien est représenté sur l’axe vertical, une variation du prix provoquera un mouvement le long de la courbe d’offre.

À l’inverse, puisque le prix des intrants, la technologie, les anticipations et le nombre de vendeurs n’apparaissent sur aucun des deux axes du graphique, alors toute modifcation d’une de ces variables entraînera un déplacement de la courbe d’offre.

TABLEAU 2 Les déterminants de l’offre

L’offre et la demande

Après avoir analysé séparément l’offre et la demande, nous les combinerons maintenant pour voir comment elles permettent de déterminer simultanément le prix et la quantité échangée d’un bien sur le marché.

L’équilibre

La figure 7 illustre la courbe d’offre et la courbe de demande sur un même graphique. On remarque que ces deux courbes se rencontrent en un point : il s’agit de l’équilibre de marché. Le prix correspondant au point d’intersection des deux courbes se nomme prix d’équilibre et la quantité correspondante s’appelle quantité d’équilibre. Dans cet exemple du marché de la crème glacée, le prix d’équilibre est de 2,00 $ le cornet et la quantité d’équilibre est de 7 cornets.

Le dictionnaire défnit le mot équilibre comme une situation dans laquelle les diverses forces en présence s’égalisent et se contrebalancent. Cette défnition s’applique fort bien à l’équilibre de marché.

Au prix d’équilibre, la quantité de biens que les acheteurs veulent acquérir est exactement égale à la quantité de biens que les vendeurs sont prêts à vendre. À ce prix, tous les agents qui étaient prêts à échanger sont satisfaits : les acheteurs ont pu se procurer tout ce qu’ils désiraient et les vendeurs se sont départis de tout ce qu’ils souhaitaient vendre.

FIGURE 7 L’équilibre de l’offre et de la demande

L’équilibre correspond à l’intersection des courbes d’offre et de demande. Au prix d’équilibre, la quantité offerte est égale à la quantité demandée. Dans ce cas précis, le prix d’équilibre se fxe à 2,00 $ ; à ce prix, la quantité offerte est égale à la quantité demandée, soit 7 cornets de crème glacée.

Les actions des vendeurs et des acheteurs font naturellement évoluer les marchés vers l’équilibre de l’offre et de la demande. Pour mieux comprendre le phénomène, observons ce qui se produit lorsque le prix de marché ne correspond pas au prix d’équilibre.

Imaginons d’abord que le prix de marché est supérieur au prix d’équilibre, comme sur le graphique a) de la figure 8. À un prix de 2,50 $ le cornet de crème glacée, la quantité offerte (10 cornets) excède la quantité demandée (4 cornets). Cette différence crée un surplus : les producteurs ne sont pas en mesure de vendre tout ce qu’ils veulent au prix courant. Un surplus correspond donc à une ofre excédentaire.

Leurs congélateurs sont remplis à craquer de crème glacée qu’ils ne peuvent écouler. Ils réagissent alors à ce surplus en réduisant les prix, ce qui provoque une augmentation de la quantité demandée et une diminution de la quantité offerte. Notez qu’il s’agit ici de mouvements le long des courbes d’offre et de demande, et non de déplacements des courbes. Le prix continuera de diminuer jusqu’à ce que le marché atteigne l’équilibre.

FIGURE 8 Des marchés en déséquilibre

Le graphique a) illustre un surplus. Le prix de marché, 2,50 $ le cornet de crème glacée, se situe au-dessus du prix d’équilibre ; la quantité offerte (10 cornets) excède donc la quantité demandée (4 cornets). Les offreurs essaient d’écouler les surplus en réduisant le prix afn d’atteindre le point d’équilibre. Le graphique b) illustre une pénurie. Le prix du marché, 1,50 $ le cornet, se situe au-dessous du prix d’équilibre ; la quantité demandée (10 cornets) excède ainsi la quantité offerte (4 cornets). Comme la demande dépasse nettement l’offre, les offreurs sont en position de tirer parti de cette pénurie en augmentant le prix. Dans les deux cas, l’ajustement du prix ramène le marché vers un équilibre de l’offre et de la demande

Imaginons maintenant que le prix de marché est inférieur au prix d’équilibre, comme sur le graphique b) de la figure 8. Dans ce cas, le cornet de crème glacée se vend 1,50 $ et la quantité demandée excède la quantité offerte. On se trouve alors en présence d’une pénurie : les acheteurs ne sont pas en mesure de se procurer tout ce qu’ils désirent au prix courant. Une pénurie correspond donc à une demande excédentaire.

En cas de pénurie sur le marché de la crème glacée, les acheteurs doivent faire la queue longtemps pour se procurer l’un des rares cornets en vente. Comme il y a trop d’acheteurs pour la quantité de biens offerts, les vendeurs auront tendance à réagir à cette pénurie en augmentant leur prix, ce qui provoque une diminution de la quantité demandée et une augmentation de la quantité offerte (un mouvement le long des courbes d’offre et de demande).

Cette hausse du prix ramènera de nouveau le marché vers l’équilibre.

C’est ainsi que les actions conjointes des acheteurs et des vendeurs ramènent le prix de marché vers le prix d’équilibre. Lorsque cet équilibre est atteint, tous les acheteurs et les vendeurs qui étaient prêts à échanger à ce prix sont satisfaits et aucune pression sur les prix n’apparaît, que ce soit à la baisse ou à la hausse.

Combien de temps faut-il pour atteindre cet équilibre ? Cela dépend de la rapidité d’ajustement des prix dans chacun des marchés. Dans la plupart des marchés, les surplus ou les pénuries restent temporaires, parce que les prix finissent par retrouver rapidement leur niveau d’équilibre. Ce mécanisme est d’ailleurs tellement répandu que les économistes l’appellent la loi de l’offre et de la demande : sur un marché, le prix d’un bien s’ajuste de façon à maintenir une égalité entre la quantité offerte et la quantité demandée.

Les trois étapes d’une analyse des variations de l’équilibre

Jusqu’à présent, nous avons vu comment l’offre et la demande déterminent conjointement l’équilibre de marché, c’est-à-dire le prix d’un bien ainsi que les quantités achetées par les consommateurs et produites par les vendeurs. Bien entendu, le prix et la quantité d’équilibre dépendent de la position des courbes d’offre et de demande. Lorsque certains événements provoquent un déplacement de l’une de ces courbes, l’équilibre de marché est modifié.

Pour analyser les conséquences d’un événement sur le marché, on procède en trois étapes.

Il faut tout d’abord déterminer si l’événement provoque un déplacement de la courbe d’offre, de la courbe de demande ou, possiblement, des deux courbes simultanément.

On doit ensuite établir si le déplacement de la courbe s’effectue vers la gauche ou vers la droite.

Enfn, on a recours au graphique d’offre et de demande pour observer comment ce déplacement se répercute sur le prix et la quantité d’équilibre. Le tableau 3 résume ces trois étapes. Pour saisir le fonctionnement de ce processus, examinons les conséquences de divers événements sur le marché des cornets de crème glacée.

Numéro Étape
1Déterminer si l’événement provoque un déplacement de la courbe d’offre ou de la courbe de demande (ou des deux courbes à la fois).
2Déterminer la direction du déplacement de la courbe.
3Avoir recours au graphique d’offre et de demande afn de voir comment l’événement influe sur le prix et la quantité d’équilibre.
tableau 3 Les trois étapes d’une analyse des variations de l’équilibre

Le déplacement des courbes et le mouvement le long des courbes

On remarquera que la canicule a fait monter le prix de la crème glacée, de même que la quantité de crème glacée offerte par les vendeurs. Toutefois, la courbe d’offre ne s’est pas déplacée. En pareil cas, les économistes disent qu’il s’agit d’une augmentation de la « quantité offerte », et non d’une augmentation de l’« offre ».

L’« offre » fait référence à la position de la courbe d’offre, alors que la « quantité offerte » désigne la quantité que les détaillants se proposent de vendre à un prix donné. Dans notre exemple, l’offre reste invariable parce que la chaleur n’amène pas les offreurs à vouloir vendre davantage à chaque prix donné.

Cependant, la canicule modifie le comportement des consommateurs. Ceux-ci désirent acheter plus de crème glacée pour chaque niveau de prix, ce qui se traduit par un déplacement de la courbe de demande, lequel fait augmenter le prix d’équilibre. Lorsque ce prix augmente, la quantité offerte augmente également ; cette augmentation se traduit par un mouvement le long de la courbe d’offre.

En résumé, un déplacement de la courbe d’offre s’appelle variation de l’offre et un déplacement de la courbe de demande s’appelle variation de la demande. Un mouvement le long d’une courbe d’offre fixe se nomme variation de la quantité offerte et un mouvement le long d’une courbe de demande fixe se nomme variation de la quantité demandée.

Vous pouvez utiliser ces outils toutes les fois qu’un événement provoque un déplacement de la courbe d’offre, de la courbe de demande ou des deux, pour prévoir les conséquences sur le prix et la quantité d’équilibre.

Le tableau 4 montre les résultats prévus pour toutes les combinaisons possibles de déplacement des deux courbes. Pour être sûr de bien comprendre, sélectionnez certaines combinaisons dans ce tableau et vérifiez si vous pouvez expliquer les raisons de ces prédictions.

tableau 4 : Le déplacement de l’offre et de la demande et les conséquences sur le prix et la quantité d’équilibre

Conclusion

Dans cet article, nous avons analysé l’offre et la demande sur un marché. Chaque fois que vous achetez un article dans un magasin, vous contribuez à la demande pour cet article.

Toutes les fois que vous recherchez un emploi, vous participez à l’offre de main-d’œuvre. L’offre et la demande constituent des phénomènes économiques prépondérants. Voilà pourquoi le modèle de l’offre et de la demande se révèle être un outil d’analyse d’une utilité appréciable.

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