Les nouvelles compétences des managers et e-management

Les nouvelles compétences des managers reflètent les évolutions du monde professionnel et des attentes des employés. Voici quelques compétences clés pour les managers d’aujourd’hui :

Les nouvelles compétences des managers : les fondamentaux

Le management dans l’entreprise est la clé de voûte de la transformation de l’entreprise sous l’impact de la digitalisation. Dans un monde en profonde mutation, le manager nouveau doit avoir recours avec constance à trois ressources : l’éthique, l’humilité et la créativité.

Éthique et bienveillance

Le manager de ce début de siècle doit avant tout privilégier l’écoute et proposer une reformulation pour valider le niveau de compréhension lors d’un échange. Cette interaction bienveillante doit se faire en suspension de jugement. Les valeurs déployées en coaching se retrouvent ici. Il s’agit d’accompagner les équipes dans la captation du sens des actions dans lesquelles elles s’engagent.

Il ne doit pas hésiter à recourir aux paradoxes comme dans l’approche systémique, posture efficace pour s’autoriser à penser le changement. Il doit guider, orienter ses équipes mais les laisser agir.

Il doit enfin être en capacité de savoir trancher et prendre des décisions radicales quand elles s’imposent. En tant qu’homme sage, il est aussi celui qui fait monter en puissance progressivement ses équipes dans le respect de leurs rythmes.

Dans une approche cohésive, le manager du XXIe siècle ne laisse personne au bord du chemin. Il encourage l’honnêteté et la franchise et manie volontiers l’humour.

Appliqué au e-management : le manager utilise les outils digitaux au quotidien, il a à cœur de mettre en place une gouvernance adaptée pour garantir les bons usages des outils qu’il promeut. Il manage par l’exemple.

Humilité

Le manager nouveau sait mettre son ego en retrait, il comprend que l’objectif n’est pas d’abord son succès personnel mais celui de l’équipe qui rejaillit positivement sur lui. La complexité des sujets et des situations allant croissant, le « manager augmenté » reconnaît que le travail accompli est le fruit d’une contribution d’équipe.

Dans le prolongement de cette posture, il sait prêter main-forte à ses « hommes » quand cela est nécessaire et sait refuser les privilèges que son statut pourrait impliquer.

Enfin, il comprend qu’il n’a pas besoin de tout maîtriser et contrôler.

Appliqué au e-management : le manager accepte de ne pas toujours avoir l’usage le plus avancé des outils numériques et de laisser des membres de son équipe être leader dans certains de ces domaines sans pour autant ne pas s’appliquer activement à utiliser ces canaux pour échanger et travailler avec ses équipes. Il a conscience des limites que portent les outils numériques qu’il utilise.

Créativité

La créativité est déterminante pour inventer le monde de demain. Le manager se doit de créer des contextes propices à l’innovation. Pour ce faire, il doit veiller aux conditions de travail de ses équipes, y compris ce qui concerne les lieux de travail.

Ces derniers doivent permettre à la fois d’échanger de manière conviviale et créative à certains instants, de pouvoir s’isoler pour un travail nécessitant concentration ou encore d’échanger facilement dans des zones de confidentialité.

Un des talents nouveau du manager consiste à savoir redéfinir les problèmes pour permettre de les approcher de manière collective et créative. Savoir s’appuyer sur son intuition pour trouver les meilleures combinaisons entre les besoins, les usages en vigueur et la réceptivité de ses équipes pour de nouvelles approches fait aussi partie des talents à développer et mettre en pratique.

Appliqué au e-management : le manager est capable de s’autoriser à inventer de nouvelles façons de travailler avec les fonctions sociales issues des outils digitaux, pour répondre aux besoins de collaboration, d’information, de communication et de gestion de connaissance de ses équipes en lien avec d’autres départements ou d’autres parties prenantes externes (fournisseurs, clients, administrations).

Les nouvelles compétences des managers : dans l’idéal

Pour compléter ces thèmes voici quelques compétences clefs nécessaires à la force de travail des années 2023. Nous parlons ici principalement de savoir être car ce sont ceux qui sont à la fois les moins facilement modélisables et ceux qui permettront à la transformation d’advenir.

Cultiver l’intelligence sociale

Plus encore demain qu’aujourd’hui, l’aptitude à se connecter à d’autres d’une manière directe et profonde pour sentir et stimuler des réactions et provoquer des interactions, autrement dit, l’intelligence émotionnelle et sociale, va continuer de donner aux hommes un avantage comparatif et significatif sur les machines aussi sophistiquées soient-elles.

Aiguiser ses compétences cross-culturelles

Ce qui rend un groupe éminemment intelligent c’est la variété de sa composition. C’est donc la faculté d’interagir avec d’autres cultures, d’autres modes de pensées, d’autres générations, d’autres compétences qui rendra chacun d’entre nous plus efficace dans un groupe et le groupe en conséquence plus performant.

Développer sa pensée récursive

Les compétences intégrant des capacités d’analyse statistique ou des raisonnements quantitatifs seront d’autant plus valorisées que les systèmes utilisés vont générer de plus en plus de données à traiter. Ces travailleurs devront néanmoins rester capables d’agir en l’absence de données en conservant une aptitude à la lecture holistique des situations.

Être agile dans l’usage des nouveaux médias

La capacité à développer et évaluer de manière critique des contenus qui utilisent des nouveaux médias et à optimiser leurs usages va devenir un facteur discriminant et essentiel pour déployer une communication persuasive.

Les nouvelles générations sauront évaluer les contenus qui utilisent les nouveaux médias tout en ayant eux-mêmes la capacité de communiquer en utilisant ces outils.

Pratiquer la transdisciplinarité

Appréhender des concepts issus de disciplines autres que celles pratiquées au quotidien va devenir essentiel pour naviguer dans la complexité.

Le traitement de sujets complexes ne s’envisage plus sans avoir recours à la transversalité. Dans le domaine des nanotechnologies, par exemple, on voit comment la biologie moléculaire, la biochimie, la chimie des protéines entre autres sont utilisées conjointement pour développer la spécialité.

Prendre en compte les lieux de travail

L’environnement physique modélise notre approche cognitive. Les travailleurs de demain devront être aussi capables d’identifier le mode de réflexion nécessaire à différents types de tâches et savoir faire des ajustements à leur environnement de travail pour améliorer leur faculté à réaliser ces objectifs.

Savoir gérer la charge cognitive des contenus

La faculté à discriminer et filtrer l’information essentielle et à comprendre comment maximiser le fonctionnement cognitif va prendre une importance grandissante. Par exemple, la pratique du filtre social, du taggage, du classement et de l’ajout de métadonnées à du contenu permet à l’information de qualité ou à l’information plus pertinente de s’élever au-dessus du bruit ambiant.

Être agile dans la collaboration virtuelle

Les technologies « connectives » rendent plus facile le travail à distance. Cependant, les environnements virtuels demandent aussi de nouveaux types de compétences comme, par exemple, savoir impliquer et motiver les équipes composées d’individus dispersés et éloignés.

À titre d’exemple, le gaming apporte de nombreuses ressources telles que le feedback immédiat, des objectifs clairs, et une liste de challenges graduels. Le micro blogging et les réseaux sociaux permettent de créer un sentiment de proximité et d’appartenance.

Certaines compétences ne sont pas nouvelles mais, c’est la faculté des individus à aller puiser d’autres ressources que celles naturellement sollicitées dans le cadre professionnel d’aujourd’hui qui est nouvelle.

Au fil du temps, les interactions vont se complexifier et la diversité des types d’échanges en fonction des contextes, des supports et des outils, se multiplier. De l’agilité du manager à utiliser la bonne attitude, le bon outil dépendra la qualité de son management.

En somme, chacun doit devenir un entrepreneur de la connaissance, un manager dans sa propre sphère, car la collaboration, la décision, l’autonomie et l’initiative deviennent l’affaire de tous.

L’accès à Internet ne diminue pas l’efficacité au travail, bien au contraire, il la démultiplie. Nous sommes tous manager, à commencer par le manager de nous-même.

À mesure que la frontière entre le professionnel et le privé s’estompe, nous devons prendre conscience que les règles que nous nous appliquons à nous-même, nous devons les répliquer avec les hommes dont nous partageons le quotidien professionnel.

Pistes pour faire évoluer la culture managériale

Il est possible de segmenter les propositions d’actions suivant deux axes : celles qui visent les strates hiérarchiques hautes (dirigeants) versus celles qui visent les autres managers ou les nouveaux embauchés ;

celles qui seront déployées globalement et de manière volontariste versus celles qui peuvent se déployer par bourgeonnement, localement ou en fonction des motivations de chacun.

Quelles que soient les actions mises en œuvre, cette transformation doit s’attacher à : d’abord déconstruire les idées fausses et lieux communs répandus dans l’entreprise sur les médias sociaux, les outils collaboratifs ; puis à construire des usages, comportements et savoir-être en ligne avec les enjeux de l’entreprise.

La liste ci-dessous n’est pas exhaustive, elle constitue une base de travail. Les actions proposées peuvent aussi bien être menées de front ou les unes après les autres, même si l’idéal serait de multiplier les initiatives concomitantes.

La direction des Ressources humaines ne peut pas porter seule ces transformations. Les directions métiers et leurs dirigeants doivent être associés à ces transformations ainsi que les instances les plus hautes de l’entreprise.

Conclusion

Ces compétences nouvelles complètent les compétences de base nécessaires à la gestion traditionnelle et permettent aux managers de s’adapter aux défis et aux exigences du monde professionnel en constante évolution.

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